Liverpool - Real en finale en 1981: Alan Kennedy, un éclair à Paris
En 1981, Liverpool avait remporté la C1 en dominant le Real au Parc des Princes.
- Publié le 23-05-2018 à 15h07
- Mis à jour le 24-05-2018 à 17h32
En 1981, Liverpool avait remporté la C1 en dominant le Real au Parc des Princes. Grands d’Europe par excellence, le Real Madrid et Liverpool se sont déjà affrontés en finale de Coupe d’Europe des clubs champions. C’était le 27 mai 1981 au Parc des Princes.
À l’époque, les Reds vivaient leur époque de gloire. Ils avaient remporté la Coupe aux grandes oreilles en 1977 face au Borussia Moenchengladbach et en 1978 face au FC Bruges (si, si…). Le Real, au contraire, traversait une période difficile. C’était même sa première finale depuis 1966 !
Le duel parisien n’entra pas dans l’histoire. Loin s’en faut. Comme souvent lors des finales de C1, le match fut très fermé. C’est à la 81e minute que le champion d’Angleterre arracha la victoire grâce à un but de Alan Kennedy sur une grossière erreur défensive. Dans l’absolu, le succès de Liverpool était pourtant mérité. L’équipe de Bob Paisley était intrinsèquement supérieure. On retrouvait dans son onze de base des joueurs de très haut niveau comme le gardien Ray Clemence, le défenseur Phil Neal, le milieu de terrain Graham Souness et, bien sûr, l’attaquant écossais Kenny Dalglish.
Au début des années 80, le football anglais dictait d’ailleurs clairement sa loi en Europe, en compagnie de son homologue allemand. Ce n’est pas un hasard si au palmarès de cette C1 on retrouve aussi Nottingham Forest (1979 et 1980) et Aston Villa (1982).
Le Real, lui, était entraîné par le maître-tacticien yougoslave Vujadin Boskov. Il avait également, dans son équipe, des joueurs de grande qualité comme le défenseur Jose-Antonio Camacho, les médians Uli Stielike et Vicente Del Bosque (futur sélectionneur de la Roja championne du monde) ou les attaquants Juanito et Santillana. Mais, à l’époque, le football espagnol était loin de son niveau actuel. D’ailleurs, en 1982, lors du Mundial organisé à domicile, l’Espagne fit bien pâle figure et fut honteusement éliminée dès le deuxième tour.
Au Parc des Princes , le Real ne donna jamais l’impression de pouvoir forcer les portes de l’exploit. Juanito, Stielike et Cunningham jouèrent blessés. Et, mentalement, l’équipe était encore sous le choc d’avoir laissé échapper, le week-end précédent, le titre de champion national lors de la dernière journée. Camacho bénéficia d’une belle occasion mais sa tentative de lob manqua la cible.
Liverpool contrôla toujours la partie et s’imposa de façon logique, s’adjugeant son troisième titre de C1 en cinq ans. En 1984, les Reds conquirent un quatrième sacre face à l’AS Rome, un an avant la tragique finale du Heysel face à la Juventus. Ils durent attendre 2005 et une victoire aux tirs au but face au Milan AC pour soulever leur cinquième trophée.
De son côté, le Real compte aujourd’hui 12 coupes dans ses vitrines du stade Santiago Bernabeu. Aux six glanées dans les premières années de l’épreuve (1956, 57, 58, 59, 60 et 66) s’en sont ajoutées six autres plus récemment (1998, 2000, 2002, 2014, 2016 et 2017). Quelque part, la génération des Camacho, Del Bosque, Santillana et Juanito aura été la grande oubliée du tableau d’honneur…
Un format très différent
En 1981, la compétition était réservée aux seuls champions nationaux
En 1981, on ne parlait pas encore de Ligue des Champions mais bien de Coupe d’Europe des Clubs champions. Comme son nom l’indique, l’épreuve était donc réservée exclusivement aux lauréats des différents championnats nationaux, auxquels s’ajoutait le tenant du titre.
Trente-deux équipes étaient au départ de cette édition. Celle-ci se disputait exclusivement par élimination directe (matches aller et retour). Il n’était pas question de poules éliminatoires ! Côté belge, c’est le FC Bruges (avec Leekens, Meeuws, Courant et Ceulemans, notamment) qui s’était qualifié. L’équipe flandrienne tomba dès le premier tour face aux Suisses du FC Bâle (défaites 0-1 et 1-4).
Pour se hisser en finale, Liverpool avait successivement éliminé les Norvégiens d’Oulu, les Écossais d’Aberdeen, les Bulgares du CSKA Sofia et, surtout, les Allemands du Bayern Munich. Après avoir partagé à Anfield Road, les Reds arrachèrent leur visa pour Paris grâce à un match nul (1-1) en Bavière et à un but de… Kennedy. Le Real, lui, avait sorti les Irlandais de Limerick, les Hongrois du Honved Budapest, les Soviétiques du Spartak Moscou et les Italiens de l’Inter Milan au terme de deux duels fratricides (2-0, 0-1).
À l’époque, seuls huit rencontres étaient donc nécessaires pour atteindre la finale contre douze aujourd’hui. Par ailleurs, seuls deux joueurs étrangers étaient autorisés dans chaque équipe. Comme quoi, les temps et les règlements changent mais les grandes équipes restent.